Discours de Mme Eunide Innocent dans le cadre de la 64ème rencontre sur la condition des femmes (CSW64)

L’arrivée par surprise de la pandémie du COVID-19 a ajourné, voire renvoyé pas mal d’événements  mondiaux dont la réalisation de la 64ème Conférence sur la Condition de la Femme (CSW64).

Voila donc le discours que devrait prononcer notre Directrice Exécutive, Eunide Innocent en événement parallèle à l’ OIF sur invitation de Regards de Femmes.

Distinguées membres du panel

Représentantes de l’OIF,

Membres de la délégation haïtienne

Cher.e.s invité.e.s

D’entrée de jeu, je veux , cette année encore remercier la Présidente de Regards de Femmes

Michèle Vianès qui m’a donné l’opportunité, grâce à notre collaboration de partager ce panel avec des femmes dont la renommée n’est plus à démontrer.

Mesdames, messieurs,

La quatrième conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en 1995 a vu 189 pays partager un objectif commun : “L’ÉGALITÉ DES SEXES ET L’ AUTONOMISATION DES FEMMES, PARTOUT DANS LE MONDE”. Les engagements pris à travers cet objectif, 25 ans après, malheureusement ne sont pas mis en oeuvre par aucun pays.

En Haïti,  depuis 2014, une politique d’égalité Femmes/Hommes a été adoptée par l’État et échelonnée sur vingt ans( 2014-2034) .

Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes,  Organe de pilotage de politique de l’État en matière de droits des femmes devrait veiller à l’application de cette politique . Un plan d’actions sur six ans( 2014-2020) a été élaborée. Ce dit plan annonce six orientations et des mesures à adopter pour atteindre l’objectif visé.

La première orientation plaide pour une Égalité des droits et une justice équitable entre les hommes et les femmes.  La seconde est pour une éducation non sexiste et des modèles égalitaires. Pour y parvenir , ce plan entend promouvoir les valeurs discriminatoires, combattre les stéréotypes sexiste en milieu de socialisation de l’enfance. Il a été établi entre le Ministère à la Condition Féminine et le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle( MENFP), un protocole d’accord visant à combattre les stéréotypes dans les manuels scolaires

Plusieurs consultations et ateliers ont été organisé.e.s autour de l’intégration du genre dans le sous-système éducatif haïtien. Les recommandations émanant de ces assises ont été transcrites dans  le  Plan Stratégique de Développement d’Haïti( PSDH). On reconnait au Ministère à la Condition Féminine beaucoup d’effort dans la promotion de l’égalité  de chances des filles et des garçons, des femmes et des hommes, en milieu scolaire et professionnel. Cependant le faible budget qui lui est alloué( moins de 1% ) du budget national l’empêche de jouer pleinement son rôle. Aussi le manque de sensibilisation de certain.e.s acteurs/ trices sur les notions de genres, les questions liées à la mentalité et aux normes culturelles font perdurer les inégalités. Par exemple, une adolescente tombée enceinte pendant le cursus scolaire se voit obligée d’abandonner l’école, tandis que le jeune homme poursuit son chemin. Certains métiers sont jusqu’à présent réservés aux hommes. Certaines Organisations de la société civile supportées par des partenaires internationaux interviennent pour faire taire ces discriminations,  ces stéréotypes et ces injustices.

La Plateforme des Organisations de Femmes Haïtiennes pour le Développement (POFHAD) dont je suis la Directrice Exécutive,  vient de terminer un projet sur la formation diplômante des filles-mères et des mères adolescentes. Il s’agit de travaux théoriques et pratiques de 15 filles âgées de 15 á 20 ans en ferronnerie d’art( fer découpé) . Ce projet a été concrétisé grâce au support de l’OIF, du MAEE que je tiens à remercier et en partenariat avec Regards de Femmes, Énergie 2050. Ces filles ont également suivi des séances sur la santé sexuelle et reproductive,  une façon de les aider à mieux gérer leur pouvoir reproductif, et à mieux connaitre leur corps. Elles étaient aussi sensibilisées sur l’enregistrement à la renaissance et 3 d’entre elles ont pu enregistrer leurs enfants. Ces filles aujourd’hui ont, non seulement un métier leur permettant de subvenir à leur besoin et les besoins de leur famille mais sont aussi des ambassadrices dans  leur zone en matière de droits sexuels. Elles comprennent et font comprendre à leur entourage l’importance de faire enregistrer un enfant à la naissance ce qui leur permettra de sortir de l’ombre, de jouir de tous leurs droits

La plaidoirie pour une société égalitaire d’ici 2030 est un vrai combat. Un combat qui doit être mené sur tous les fronts. Ne lâchons pas, nous y arriverons. Les résultats commencement à venir, ils sont là. Regardez et comparez les résultats  des femmes au pouvoir à travers le monde. Agissons ensemble.

Merci beaucoup!

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