La Grande-Anse tolérance et impunité au viol

Et dans la même semaine, le mardi 13 juin 2023 dernier, Philippe Decossa, présumé impliqué dans un cas de viol sur une écolière de 15 ans, a été arrêté par la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Ce cas a été recensé dans la 5 ème section Duchity, commune de Pestel dans le département de la Grand’Anse. Le présumé violeur avant son arrestation, avait déjà été recherché par le parquet de Jérémie.

Les cas de viols sont récurrents dans le département de la Grande-Anse. Ce n’est pas la première fois que le département se retrouve en première page pour les mêmes motifs. Rappelons qu’en 2020, durant la période de confinement dû au Covid-19, 40 élèves mineures âgées entre 14 et 17 ans d’une même école de la commune de Beaumont sont tombées enceintes dans des conditions non encore élucidées. Une enquête a par la suite été ouverte en vue d’identifier et d’appréhender les agresseurs pour les suites nécessaires cependant, les prédateurs sexuels jouissent jusqu’à présent d’une impunité, qui leur permet de sévir en toute quiétude.

Deux scandales de viols en moins d’une semaine font actualité dans le département de la Grande-Anse. En effet, la semaine du 11 au 17 juin a été tumultueuse pour la Grande-Anse. Un médecin dénommé Peterson Larrieux, est activement recherché par la police, pour avoir violé une adolescente de 15 ans à l’Hôpital Communautaire de Dame Marie. Actuellement en cavale le présumé agresseur, a déjà par le passé fait l’objet de plusieurs plaintes, jamais n’a été arrêté. 

L’Initiative Départementale contre la Traite et le Trafic des Enfants (IDETTE) et l’Institut du Bien-Être Social et de Recherches (IBESR), ont révélé qu’au moins une soixantaine d’élèves mineurs d’écoles différentes ont été abusées et sont tombées enceinte dans la commune de Beaumont dans la même année. L’IDETTE et l’INESR ont également souligné que ces actes sont généralement commis par des hommes majeurs, plus précisément des professeurs et des Directeurs d’écoles qui profitent de la vulnérabilité des élèves pour les exploiter sexuellement.

Ces jeunes filles sont livrées à elles-mêmes, sans protection ni assistance, et voient leurs agresseurs (récidiver) recommencer à faire subir le même sort à d’autres. Rappelons que selon l’Article 2 du décret du 11 aout 2005: “Quiconque aura commis un crime de viol, ou sera coupable de toute autre agression sexuelle, consommée ou tentée avec violence, menaces, surprise ou pression psychologique contre la personne de l’un ou l’autre sexe, sera puni de dix ans de travaux forcés.” Les victimes ne peuvent pas attendre. Quand est ce que la justice s’occupera convenablement de leurs cas?! Sans compter que nous faisons face à des crises politiques profondes qui ont augmenté les cas de viols dans tout le pays. 

“La violence contre les femmes reste considérée comme un crime mineur…Les groupes armés l’utilisent comme arme à cause nou de son impunité quasi totale”. Angelina Jolie, envoyée spéciale du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

La Pofhad déplore et dénonce ces crimes qui constituent une violation des droits de la femme, et envoie son soutien à toutes les filles et femmes victimes. Le combat contre les abus sexuels est perpétuel et nous nous battrons toujours pour que l’impunité cesse de régner dans notre pays. En 2019, nous avons déjà réalisé une campagne de sensibilisation nationale, étendue sur une période de quatre mois, en une série d’ateliers recueillant des idées novatrices pour une proposition de loi aboutissant à son vote au parlement.

Cette loi disposait d’une force coercitive plus adaptée à notre société, présentant ainsi son caractère répressif et dissuasif. Aujourd’hui encore nous nous battons et ne cesserons notre lutte que lorsque les agresseurs seront punis et les victimes protégées.

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