Liliane Pierre-Paul, une voix, une militante de la liberté d’expression .

Avez-vous jamais entendu que les femmes ne peuvent pas exercer le métier de journalisme?! Trop de dangers, trop aventureux? Laissez-nous vous présenter Madame Liliane Pierre Paul, qui a autant fait ses preuves dans un contexte politique dictatorial que lutté près de 35 ans, pour la liberté d’expression. Née à Petit-Goâve, notre défunte journaliste est aujourd’hui une icône nationale. Journaliste engagée et militante, elle a été, sous le régime dictatorial des Duvalier, persécutée, torturée, violée, battue, emprisonnée et exilée. Cependant, jamais elle n’a cessé de faire entendre sa voix pour dénoncer les injustices et dérives de nos politicien.ne.s haïtien.ne.s  tout en nous informant. Elle a aussi été présidente de l’ANMH (Association Nationale des Médias haïtiens fondée le 8 septembre 2001) de novembre 2012 à avril 2015 et a également contribué à la valorisation de la langue créole en présentant son journal « Journal 4 trè » en créole. Chose que certains ont qualifié  d’acte politique car le créole est la langue vernaculaire des haitien.ne.s et donc celle que la masse comprend le mieux. En somme, une stratégie, qui permet une grande diffusion d’informations.

À toutes les petites filles, ne doutez jamais que vous êtes précieuses et puissantes. Vous êtes dignes de toutes les opportunités dans ce monde, alors poursuivez vos rêves. Hilary Clinton

Les journaux décrivent notre défunte journaliste comme celle qui n’a cessé de son vivant d’interpeller les jeunes, à faire respecter leurs droits et à lutter pour une société sans exclusion. Elle a exercé le journalisme avec un esprit d’engagement durant le régime dictatorial des Duvalier, et les atrocités qu’elle a endurées en raison de sa dévotion à la cause démocratique n’ont pas pu la faire reculer. Que ce serait-il passé si elle avait décidé de ne pas aller de l’avant? De se taire et de ne pas prendre sa place?! Aujourd’hui, plus que jamais son héritage reste et demeure une porte ouverte aux femmes journalistes, mais encore un flambeau qui nous rappelle à toutes que notre voix compte. À nous de nous en servir à bon escient, comme elle l’a fait de son vivant, malgré les harcèlements, persécutions politiques, arrestations arbitraires, tortures, emprisonnements, déportations.

Elle a aussi participé à la fondation de la radio Télé Kiskeya le 7 mai 1994 avec Marvel Dandin et Sony Bastien, alors tous trois journalistes dissidents de Radio Haïti Inter (RHI). Elle s’y est impliquée ensuite comme directrice de programmation et secrétaire du conseil d’administration. Liliane Pierre-Paul aussi détentrice du prix Roc Cadet 2014 de SOS Liberté pour son engagement dans la lutte pour le respect de la liberté d’expression en Haïti pour lequel elle s’est battue toute son existence.

 Une phrase qui résumerait sa vie: “Il y a rien que vous ne pouvez accomplir en tant que femme” Michèle Obama. Liliane Pierre-Paul nous a laissé.e.s à l’âge de 70 ans et ses funérailles ont été chantées ce samedi 12 août soit 2 semaines après sa mort au parc Sainte-Thérèse à Pétion-Ville. Nous espérons qu’elle trouvera le repos dans la maison du Seigneur. 

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